Ma vie c'est du cinéma

Citation :

Tu y es allée, en vrai ?

Nan, mais je suis passée à côté, et jusqu'à ce que je le vois, c'était un peu comme un mythe pour moi.

Quant à Fargo, je visualise bien l'affiche du film, mais j'ai jamais vu.. en fait, ça parle de quoi ?

Déjà permets que je fasse une parenthèse sur « Le Havre » d'Aki Kaurismäki. Je viens de sortir de la séance. Un film qui ne se raconte pas d'ailleurs. Il faut y aller rien que pour André Wilms alias Marcel. André Wilms est exceptionnel d’humour distancié et de charisme, Jean-Pierre Darroussin en flic gentil malgré lui est parfait. Même les rôle secondaires sont remarquables, Pierre Etaix en tête. Quant à l’apparition de Jean-Pierre Léaud... Haïssable voisin sans nom, voyeur caché derrière sa fenêtre. Les voisins de Marcel, (et que dire aussi de ce vieux quartier) petits commerçants (les acteurs aussi sont impeccables) sont des gens qu'on aimerait avoir pour voisins. Jusqu'à la chienne Laika m'a procuré de l'émotion, c'est dire.
Quant à Roberto Piazza (Little Bob), ça faisait un bail que je ne l'avais pas revu et que je ne n'avais pas croisé un perfecto aussi rutilant d'un rouge flamboyant ; la panoplie du rockeur n'a guère bougé. Même coupe de cheveux mais qui sont devenus d'un gris argenté. Ça ne nous rajeunit pas – enfin pour ceux qui connaissent et ont écouté ce groupe à l'époque (de 1976 à 1984).
La musique que vous entendez sur la Bande-annonce, ben, c'est lui.


« Les grandes choses exigent que l’on s’en taise, ou qu’on en parle avec grandeur : avec grandeur, c’est-à-dire avec cynisme et innocence. » La formule de Nietzsche, Kaurismaki la fait sienne.

Alors sinon, comment résumer Fargo de Joel Coen (1996) ?

Ecrasé de dettes, Jerry Lundegaard, modeste vendeur de voitures à Minneapolis, se met en cheville avec deux petits malfrats qui doivent enlever sa femme, Jean. Jerry espère récupérer la majeure partie de la rançon d’un million de dollars que son cupide et richissime beau-père ne manquera pas de verser pour récupérer sa fille. Seulement les deux ravisseurs abattent un policier et deux témoins gênants. L’enquête est confiée au chef de la police, Marge Gunderson (Frances McDormand), enceinte, dont c’est la première affaire criminelle.
« La trame de départ est assez conventionnelle, un vendeur de voitures endetté fait enlever son épouse par deux truands, afin de réclamer une rançon à son beau-père fortuné. Ce banal fait divers va rapidement se transformer en une intrigue abracadabrantesque, aux rebondissements multiples, entrent en scène les Frangins (Steve Buscemi et William H. Macy) ! ».
Ça se passe dans un petit hameau isolé des grandes Plaines agricoles du Minnesota, région bucolique typiquement américaine soufflée par les vents arides – cela sert de prétexte aux Coen pour planter un décor au blanc manteau.

C'est vrai qu'elle a de beaux yeux. On les mangerait.

ça me rappelle que cette nuit, j'ai rêvé de José Bové. La police essayait de l'empêcher de rentrer dans un bâtiment où des amis à moi étaient en train de tourner un film.

On a été voir "en secret" de Maryam Keshavarz, à Lyon avec une copine.
On était 5 dans la salle...
Sinon, le film m'a pas mal plu, une belle histoire, magnifiquement interprétée.

Bon, mais heureusement que j'avais fait ma cure de soleil dans le sud juste avant, et qu'ainsi revenu comme un sou neuf (et non un saoul neuf ), même pas je déprime

cool

et ça parle de quoi " en secret " ?


Les césars sont distribués, j'étais bien contente pour Clotilde Hesme ( espoir féminin ) et Grégory Gadebois ( espoir masculin ) pour " Angèle et Tony "

et aussi pour le meilleur documentaire : "Tous au Larzac"

et encore plus pour le " Cochon de Gaza" meilleur premier film

bon, j'arrête là.

Luscinia a écrit:

et ça parle de quoi " en secret " ?

"En secret" parle de fièvre adolescente, de rébellion, d’oppression masculine, de films défiant le régime, et d’homosexualité, masculine et féminine. Courageuse entreprise puisque le traitement d’un seul de ces thèmes pourrait valoir de gros problèmes à son auteure – une femme, en plus – et là, ils y passent tous.
Tourné au Liban, le titre original est "Circumstances" comme dans Don’t you want to change your circumstance ?, question posée aux héroïnes par un personnage de passage. Je trouve d'ailleurs le titre français "en secret", moins bien trouvé mais bon...

Je découvre des critiques très dures sur ce film, qui prétendent qu'il n'a rien d'autre à proposer que son courage...
Pas d'accord du tout

Luscinia a de la lecture de retard car il a été chroniqué ce film et j'attends de pouvoir aller le voir parce que la critique que j'ai trouvée de mon côté n'a pas descendu ce film.
Et c'est toujours sympa de retrouver la jeunesse iranienne (mais Maryam Kershavarz est exilée aux États-Unis) avec en toile de fond tous les tabous des mollahs : l'homosexualité, la drogue, la musique et la nudité. L'impossible histoire d'amour entre deux jeunes filles - l'une est issue d'un milieu aisé et ­libéral, l'autre, d'une famille modeste d'opposants au régi­me - « sert de prétexte à la jeune réalisatrice pour radiographier une génération au bord de l'asphyxie. »

Citation :

Ce premier film brasse beaucoup de sujets, presque trop. Pourtant, comment ne pas être secoué par la vision de ces Iraniens de 20 ans doublant, dans un studio clandestin, une scène de sexe de Harvey Milk ? Ou par ces fêtes officieuses où la jeunesse dorée de Téhéran transgresse les interdits, le temps d'une nuit ? Cette illusion de ­liberté rend d'autant plus violent le retour à la réalité : les sal­les d'interrogatoire de la police des moeurs.



Mathilde Blottière

Quant à la cérémonie des Césars, j'ai regardé aussi et je suis enthousiaste tout pareil que Luscinia pour les Césars attribués au « Cochon de Gaza » (meilleur 1er film) ; Meilleur film étranger : « Une séparation », de l'Iranien Asghar Farhadi ; meilleur film d'animation : « Le chat du rabbin ». Mais quel dommage que Le Havre n'ait rien eu. Et je continue à ne pas apprécier tout ce barouf médiatique pour The Artist ou même Intouchables (et là, le sujet du film n'a rien à voir quand je dis ça)... Mais bon, c'est tant mieux que ce soit Omar Sy plutôt que Jean Dujardin qui soit sacré meilleur acteur.


Toujours beaucoup d'émotion avec l'hommage à Annie Girardot et puis le défilé des artistes qui sont décédés en 2011 et il y en a eu beaucoup encore l'an dernier dont certains que l'actu politico-économique a carrément éclipsé.

Bon... Et qu'est-ce que je me réjouis que « Une vie de chat » de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, avec le studio Folimage, soit nominé aux Oscars dimanche face à Rango, Le Chat potté, Kung Fu Panda 2.

Je croise les doigts pour que ce soit ce film d'animation qui rafle le trophet. Vive l'animation tradi' et frenchie !

il a été chroniqué ici ?



non parce que si c'est encore dans une fameuse revue, je pourrais bien t'en faire avaler quelques pages...

Battez vous, j'adore ça !

Un combat dans la boue (qui nous fait une peau toute belle ensuite) ?

Non, Girafe a ouvert la chronique de ce film que je n'ai pas encore pu voir. J'attendais donc pour en parler mais je faisais allusion effectivement à tes lectures qui t'attendent près d'un de ces fameux coussins.

Euh, il parle de quoi ton film, Bad, où José Bové fait irruption après le « clap moteur, ça tourne » ?

Donc, hier soir, en m'installant sur mon siège au ciné pour découvrir « Cheval de guerre » de Steven Spielberg (2h27 mn qui passent très vite), je m'étais dit qu'il ne fallait pas que je me laisse trop envahir et submerger par l'émotion que susciteraient les scènes de guerre. D'abord, j'ai dû changer de place car les trois blondasses qui continuaient de jacter et jouer avec leur téléphone portable alors que le film démarrait, promettaient de me gâcher la séance.
Donc c'est une histoire foisonnante (adapté d'un roman de Michael Morpurgo qui fait des best sellers pour la jeunesse) et qui a une certaine part d'innocence.



Le cheval, un jeune étalon pur-sang à la robe baie qui a une force et beauté particulière, est acheté hors de prix par un fermier (Peter Mullan) pourtant démuni, poivrot et cabochard, au fin fond de la campagne anglaise avant la guerre ; ce qui nous donne une première partie de film en guise de préambule.
Puis, il va changer de main pour se retrouver dans l'effort de guerre des troupes britanniques. Tout commence quand une moto débarque au village pour annoncer que la guerre et déclarée aussitôt suivi du clocher qui sonne l'entrée en guerre (on n'entendra plus sonner après les clochers, si je ne m'abuse). Je n'ai pas trouvé que c'était un film bien pensant mais plutôt humaniste. Ça m'a de toute façon très vite évoqué mes lectures étant ado comme « Les Croix de bois » d'Orgelès, du « Feu » d'Henri Barbusse, « Orages d'acier » de Ernst Jünger etc. et le Dormeur du val de Rimbaud. Dans l'inhumanité, la barbarie, comment croire encore dans l'humanité ?
Ce cheval, Joey, est un vrai personnage avec ces séquences d'action pure où il galope au cœur des tranchées (sur + de 5 années de temps de guerre) sont vraiment des morceaux de bravoure. Et au-delà de ça, il y a cette idée de traverser les camps et de servir de relais avec des personnages que le cheval rencontre et qu'on a à peine le temps de connaître (dont certains meurent). Mais c'est suffisamment écrit pour qu'en quelques séquences ces personnages-là aient une véritable consistance et existence. Un vrai film romanesque.

Citation :

Deux jeunes frères qui désertent, un autre soldat fasciné par les facultés de Joey, un grand-père et sa petite-fille. A chacun, le cheval transmet quelque chose du mystère et de la fragilité de la vie. Son destin renvoie l'hom­me à ses limites, son besoin de valeurs. Bête de somme remorquant de lourds canons ou monture fidèle, il soulève, par sa seule présence, la question de la barbarie. Joey suscite l'amitié, l'admiration, le respect, comme un humain, tout en restant l'animal qu'il est, avec sa part insondable.

Un jour, on annonce aux soldats que la guerre est finie et l'on entend de nouveau sonner les clochers des églises. Ainsi va la guerre.

Et puis, à l'intérieur de ce film, il y a une diversité de tons avec des choses très positives et puis donc des moments de vraies duretés, de confrontation avec la réalité de la guerre, de cette Première Guerre mondiale qui a marqué le début de la mécanisation de la guerre.
Et côté « morale », il y a beaucoup de choses sur la famille : comme cet honneur retrouvé parce que l'histoire commence donc dans une famille où le père aurait perdu son honneur dans l'alcool, la pauvreté ; un engrenage quoi ! L'enjeu final sera de réunir la famille et redonner au père sa place, aussi. Enfin, voilà ce que m'inspire ce film que j'ai vraiment aimé, vous l'aurez deviné. Dommage que ici, on nous le propose en ce moment qu'en VF.

Hier, c'était après-midi kleenex devant "Deux frères" de Jean-Jacques Annaud.
L'histoire, c'est une famille de tigres sauvages séparée par la bêtise de l'homme (enfin, les hommes en général parce que tout le monde est crétin-cruel et/ou con dans ce film, de l'indien à l’administrateur colonial). Bref, du début à la fin, c'est catastrophe sur catastrophe pour les tigres, et c'est bien filmé, on y croit, etc..
C'est un film pour les mômes, Bâla n'a pas versé une seule larme avant la fin et moi j'étais en pleurs avant même la naissances des deux tigres (Je l'avais vu au cinéma faut dire ).
Juste après ça, juste après avoir passé 1h30 à chialer, je tombe sur un documentaire sur l'harmonie entre l'homme et les bêtes, entre l'éleveur et ses vaches, comme quoi on peut tous vivre ensemble (heureux) etc.. Et hop, c'était reparti
V'voyez bien que j'ai un souci

En parlant d'harmonie entre l'éleveur et ses vaches (j'ai toujours pas pu voir « Bovines » pas encore arrivées dans mes salles. Par contre, j'ai vu « Tous au Larzac »), demain soir mardi France 2 à 22h20, diffuse le documentaire de Raymond Depardon « La vie moderne » (2008) que pour ma part je n'ai jamais eu l'occasion de voir. Ça va pas encore être bien gai (mais je suis plus à une larme près).

Ce soir dans le cadre du Printemps du cinéma, je vais voir « A dangerous method ». C'est pas que j'ai tellement envie mais ce film ne va pas rester longtemps à l'affiche ici et 3,50 € le ticket, c'est pas tous les jours.

Film de David Cronenberg, avec Keira Knightley, Michael Fassbender et Viggo Mortensen.

Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant d'hystérie, est soignée par le psychanalyste Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse en même temps que sa patiente. Leur relation est révélée lorsque Sabina entre en contact avec Sigmund Freud. Ce dernier désapprouve cette liaison : les deux hommes vont confronter leurs méthodes lors d'un face-à-face sans concession.

Il y a Sport de filles ( (là, ça parle monde de l'équitation) aussi que je voudrais voir mais quelle fichue programmation demain à 16h30 alors que je finis de bosser à 16h45 !

Que j'ai trouvé cette « dangerous method » d'un ennui ! J'aurais mieux fait de garder mes 3,50 €, tiens.