Qu'est-ce que tu lis en ce moment ?

J'ai presque fini William Boyd, "When the killing is done", et c'est vraiment pas mal. C'est l'histoire d'une biologiste qui doit tuer des rats et des sangliers pour sauver des espèces locales sur une île, et son ennemi de la protection des animaux qui veut sauver les rats.

Dis-moi ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe,
Loin du noir océan de l'immonde cité
Vers un autre océan où la splendeur éclate,
Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ?
Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe ?

La mer la vaste mer, console nos labeurs !
Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse
Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs,
De cette fonction sublime de berceuse ?
La mer, la vaste mer, console nos labeurs !

Emporte-moi wagon ! Enlève-moi, frégate !
Loin ! Loin ! Ici la boue est faite de nos pleurs !
- Est-il vrai que parfois le triste coeur d'Agathe
Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs,
Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

/.../

Bonne fête aux Agathe !

Et ça me donne l'occasion de ressortir un de mes poèmes préférés de Charles (Baudelaire Moesta et Errabunda, Les Fleurs du Mal)

Dis donc, ton livre de William Boyd, il n'est pas encore sorti en traduction française, je présume. C'est de T.C. Boyle ou William Boyd ?

Non non, c'est bien William. Et j'ai cherché, il n'est pas encore sortie en France, non, mais à mon avis ça va pas tarder. Maintenant que je l'ai fini je le recommande encore plus, en tous cas.

Sinon entre temps j'ai fini Fuite au Nord, de Klaus Mann, que je recommande aussi.... Même si ça a rien à voir. C'est une allemande traquée par les nazis qui vit des sortes de vacances bizarres en Finlande.

Alexi Zentner, Les Bois de Sawgamet.
Muscat, tu vas kiffer ta race. Y'a de la neige, des anges, des bûcherons, un chien, des cannibales, et même des curés.
Bref, au milieu du livre, je m'aperçois que Zentner habite à côté de chez moi (dans la même petite ville, disons). Et ce matin, haha, je m'aperçois qu'il va participer à une série de lectures la semaine prochaine, où j'avais justement prévu d'aller

Elle est pas amazing la life, parfois ? !

Citation :

Muscat, tu vas kiffer ta race. Y'a de la neige, des anges, des bûcherons, un chien, des cannibales, et même des curés.

Et des cheerleaders ?

Ah non, mais y'a des gens qui coupent du bois, tiens :
Et des indiens , des créatures de la forêt , du sexe , des fantômes , des bastons , mais pas de pingouins

Ooooh, quel style !!

Ça me fait penser à ces livres pour enfant où l'histoire est à moitié écrite et à moitié dessinée et il faut deviner avec l'aide du dessin le mot qui complète la phrase.

Et c'est ça que tu es en train de lire en ce moment ?



(pardon, pardon, pardon)

Pffff c'est mesquin, et de mauvais gout, NON c'est pas ce que je lis en ce moment !!!





(j'te pardonne, j'te pardonne, j'te pardonne)

Ah que vous êtes mignonnets...

Quelques poèmes du suisse romand Jean-Pierre Schlunegger



Décembre

La nuit gouverne les branchages de mon coeur
Je vous parle à travers la brume et la distance,
Terre immobile où rien n'est vrai
Que ce murmure d'eau qui chante.

Plus vieux mais non vieilli,
J'ai le regard de l'enfant solitaire
Qui reflète longtemps les étangs et les arbres.
Il dure à l'épreuve, le coeur,
Malgré la nuit si longue.

Mon chant profond n'est que la pluie aux tresses pâles,
Mon chant n'est qu'un murmure sans paroles,
Et l'on dirait parfois la phrase interminable
Du vent qui se disperse à travers la campagne

Œuvres, Vevey, L'Aire (Bleu)

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Feu de grève

Je l'ai trouvé sur la grève
Mordu par le vent de la nuit
Sifflant de sèves
Troué de pluie

Il brûlait là comme une pauvre étoile
Rousse et malsaine
Nourrie de joncs
Parmi les pierres

Je l'ai trouvé près des vagues
Empoisonné par leur noire lumière
Je l'ai trouvé solitaire
Triste et rêvant

Etoile sans cause
Musique perdue
Son haleine abattait les papillons de nuit


Jean-Pierre Schlunegger /De l'ortie à l'étoile
Editions Rencontre, 1968

et aussi le poète Jacques Chessex

J'aime le brouillard

J'aime le brouillard, tu le sais
Ses épaisseurs lumineuses
Ses taches de mort calme dans l'antre du jour

Et tu sais aussi que j'aime le brouillard parce qu'il ressemble
A ce regret qui est en moi
Entre l'heure et la mémoire
Quand j'ai la vertu de regarder ma mort
Les claires ruines et tout l'après
Où je n'aurai plus de structure
Où il n'y aura plus de langage, plus de formes même ombreuses
Plus d'arête aucune catégorie dans le vide
Aucun vide du vide
J'aime le brouillard de m'y faire réfléchir
S'il ressemble tant soi peu à ce destin défaisant mon heure
Dans le vœu de l'instant et du rien.

(tiré du livre de poèmes « Les élégies de Yorick »)

Cet aprem, je me suis fait offrir "les amis de bernhard" d'Annemarie Schwarzenbach.
J'en sais pas plus que vous (enfin, pour ceux qui l'ont pas lu).. Mais j'ai trouvé ça, et ça me met l'eau à la bouche :

http://www.libella.fr/phebus/index.php?post/2012/02/23/Les-Amis-de-Bernhard-par-Annemarie

J'ai vu aussi le nouveau roman d'Augusten Burroughs (j'ai déjà oublié le titre, et truc de ouf, je le retrouve pas dans google).. Mais j'avais été tellement déçue après "courir avec des ciseaux" que j'ai pas osé prendre le risque d'en être dégoutée.

Si tu ne peux lire Le mal de la jeunesse, au moins tu gardes ton cap.
Ben, moi, je me penche sur les Métamorphoses d'Ovide.

ah, tiens !

hier on m'a fait découvrir ce livre ; je n'ai pas eu vraiment le choix

"lis, juste une page, même un quart de page
-bah, je croyais que je devais lui expliquer les fonctions f(x)
-lis !
( je lis 2 pages )
- ç'a l'air chiant,
-voilà ! je suis contente de te l'entendre dire ! "

Bon, c'est ma nièce qui avait ce bouquin à lire pendant les vacances scolaires et ma soeur qui m'a coincée pour les révisions du dimanche.
En les quittant, j'étais contente de ne pas avoir d'enfant et donc de leçons à faire réviser.

Et c'est quoi cet ouvrage rébarbatif ?

Les métamorphoses d'Ovide

Ben quoi ? Tu ne savais pas que quand j'étais au collège je lisais (vous me direz que ce n'est pas exceptionnel) principalement des bouquins en rapport avec les mythologies. Du coup, ça me fait plaisir de grignoter à l'occasion dans ces métamorphoses. Tu ne perds rien pour attendre. J'en trouverais bien une à vous partager quand j'aurai davantage de temps.

Je rappelle pour ceux et celles qui l'ignoreraient que les Métamporhoses d'Ovide est un long poème épique latin qui regroupe des légendes qui tournent autour des métamorphoses des dieux ou des mortels de la mythologie.

Valenka a écrit:

Les métamorphoses d'Ovide

Mais c'est vrai, en plus, j'avais pas pigé sur le moment...


Pouet, je me souviens pas d'un "poème épique", mais d'une suite de récits. J'avais essayé de le lire à la fac, ça m'avait déçu, enfin je veux dire que j'avais tendance à pas mal décrocher, alors qu'à la base ça m'intéressait.


Je lis un super truc qui s'appelle "Fire Season", et malheureusement je pense pas que ça sera traduit en français. C'est un long poème épique sur un mec qui passe ses étés dans les montagnes du Nouveau Mexique à surveiller les incendies dans une tour. Pour l'instant y'a pas encore eu d'incendie mais il a vu un ours et bu pas mal de whisky.

Bigre, tu m'étonnes qu'il va pas tarder de voir des métamorphoses dans ses montagnes du Nouveau Mexique après avoir bu tout son whisky.

Et puis Métamporhosesamer, mes doigts se sont carrément embrouillés avec vos conneries.

Saperlipo[poet] a écrit:

Je rappelle pour ceux et celles qui l'ignoreraient que les Métamporhoses d'Ovide est un long poème épique latin qui regroupe des légendes qui tournent autour des métamorphoses des dieux ou des mortels de la mythologie.

elle a même pas 12 ans ma nièce ; super comme bouquin à lire pendant les vacances.

Laissons-lui encore un ou deux ans et ces livres de princesses... Pss... Mais je ne parlais même pas pour ta nièce. Tu précises, au fait, quel ouvrage qu'elle devait lire pour ses révisions de vacances et que tu as trouvé terriblement ennuyeux ?